Les montpelliérains peuvent désormais rejoindre la capitale en 13h par L’AUTOCAR. « PAS de ROSES sans ÉPINES » a embarqué dans l’une des compagnies pour un voyage épique.
Au début du 19eme siècle il fallait une douzaine de jours pour relier Montpellier à Paris en diligence. L’arrivée des chemins de fer permet dès 1893 de faire un Marseille – Paris en 14h.
Aujourd’hui les montpelliérains peuvent être à Paris en 3h30 par le train. Mais le ministre de l’économie a décidé que le train pour les grandes distances c’était trop chic pour les pauvres. Il met donc en place la diligence des temps modernes : les autocars, lents, polluants, peu confortables, bref …. le rêve.
Forcément, il y a quand même des bons côtés dans l’autocar : c’est l’occasion de se remémorer les sorties scolaires où tout le monde chantait : « Chauffeur si t’es champion…», aux garçons qui faisaient du chahut au fond du bus, à Kevin toujours assis à coté de la prof’ principale : l’autocar c’est un petit coin de nostalgie.

Prenez des livres!
Les compagnies de transport proposent en plus du wifi, des sièges confortables et des prises électriques pour améliorer le trajet. Que demander de plus pour passer un voyage qui se composera d’un wifi défectueux, de sièges étroits et des chansons du top 50 en boucle pendant tout le voyage.

Je mesure 1m80.
Allez, on n’est pas là pour se reposer ou passer sa journée sur le web. Nous, on veut aller à Paris et pour pas cher.
8h40, tramway les Sabines, le bus est stationné, la queue est déjà d’une quinzaine de personnes devant l’entrée passager.
Devant la porte, c’est Philippe, chauffeur, contrôleur, bagagiste, il est de retour de vacances, ça commence fort pour lui. Les questions sont nombreuses : à quelle heure on s’arrête manger ?
Est-ce qu’on va être à l’heure ? Combien de fois on va s’arrêter ?
« Ohlala je suis tout seul pour tout faire, on embarque et après on voit ! »
Philippe fera une heure de route pour finalement s’arrêter sur l’air de Caylar. Il passe le relais à Roger, notre second chauffeur. L’ambiance est très bonne à bord, les chauffeurs savent très bien dédramatiser l’atmosphère pesante d’un voyage qui est parti pour être interminable.
Roger fera le trajet jusqu’à Paris c’est-à-dire de 10h à 21h30. Les arrêts seront au nombre de 5. Wc à bord, ne vous inquiétez pas.
Le trajet coûte 9 euros, 4 fois moins cher qu’un Ouigo (TGV à bas coûts lancée par la SNCF), 4 fois moins cher qu’un covoiturage et 8 à 10 fois moins cher que la SNCF. Les tarifs varient mais l’écart reste proportionnel à la concurrence. Enfin quand on sait que OUIBUS, compagnie de transport sur route, appartient à la SNCF, on peut se dire que c’est une drôle de concurrence.
Quelle que soit la compagnie (Isilines en ce qui nous concerne), le voyage est long et éprouvant mais les débriefings des tarifs de transports délient les langues durant toutes les pauses pipi :
« Ouigo ils exagèrent, pas un billet en dessous de 40 euros même le premier jour de vente »
« la Sncf, ils sont fous, faudra bientôt faire un crédit pour aller voir ses parents 3, 4 jours! »

Pause, encore 6H de route.
Pendant les débats déchaînés de la pause, ne rêvez pas d’un petit café car hormis pour le déjeuner, tous les autres arrêts se font sur les gares routières désertiques de Clermont-Ferrand, Bourges et Orléans. Après il est vrai, le but n’est pas de dépenser en café ou en sandwich plus que le prix du billet : prévoyez plutôt un petit kit de restauration. Le trajet se termine avec des passagers un peu tendus mais le professionnalisme du chauffeur calme toutes les petites contrariétés.
Fin du voyage en « diligence », le dos en vrac et les jambes raides comme des bâtons, je peux prendre le métro (Porte de Bagnolet) situé quelques mètres plus loin.
À l’occasion de la présentation de son projet de loi, Monsieur Macron disait que «les pauvres qui ne peuvent pas voyager pourront voyager plus facilement». Ça en dit long sur l’idéologie de la gauche française : les personnes modestes, ils ont le temps, donc ils peuvent bien faire 13h de bus au lieu de 3h30 de train ou 7h de voiture. Rajouter de la pénibilité aux personnes les plus fragiles est l’innovation de monsieur Macron. C’est simple si tu veux créer de la croissance, tu pénalises ceux qui n’ont pas le sou.
C’est le retour de la troisième classe mais le pire c’est qu’elle ne cohabite même plus avec les deux autres. Les premiers types de wagons comprenaient jusqu’à quatre classes, quelque chose de révolue aujourd’hui mais qui regagne peu à peu les esprits. On continue cette philosophie du discount. Tu mangeras moins cher mais dégueulasse, tu voyageras mais très lentement et bientôt tu respireras mais une fois sur deux!
Cette loi montre l’incapacité des institutions à agir sur la politique. Alors que le train semble être le mode de transport idéal dans un monde préoccupé par le réchauffement climatique, les routes se remplissent d’autocars qui s’alignent aux camions, puisque que le fret ferroviaire est lui aussi en déperdition. Le transport de marchandise sur rail a régressé de 30 % depuis dix ans au profit de la route qui bénéficie d’un soutient sans précédent de la part de l’État.

Faut pencher un peu la tête.
À défaut de ralentir le rejet de CO2 dans l’atmosphère on crée un marché qui aggrave les problématiques climatiques.
Quand on dit ralentir au gouvernement il comprend ralentir les plus précaires.
Quand le gouvernement a des idées pour redresser le pays c’est libéraliser. Tellement peu d’imagination que les politiques ou les puissances économiques nous démontrent une nouvelle fois leur incapacité à innover dans le bon sens.
Honnêtement je ne comprends pas trop votre argumentaire, voir pas du tout.
Vous payez 1/10eme du prix, forcement il ne faut pas vous attendre au même service !
Vous parlez de la pollution des cars et du réchauffement climatique, quid des voitures ? Vous êtes contre BlaBlaCar également ? Vous vous plaindriez de BlaBlaCar de la même manière ? « Ah c’est chiant on doit attendre le 3eme mec sur la bretelle d’autoroute ». Vous pensez que 10 co-voitures polluent plus ou moins qu’un seul car ?
Plus de choix dans le mode de transportation et vous n’êtes pas content. Vous pouvez y aller en vélo ou vous déplacer moitie moins souvent en TGV en payant plus cher (au fait vous êtes au courant avec quelle énergie le TGV fonctionne ? Très vert haha).
Est-ce que vous trouvez que Easyjet/RyanAir étaient des mauvaises idées avec 10 ans de recul ?
Vous êtes au courant que le train c’est un peu une exception française (a quel cout !) ? Au Canada, aux USA, le bus c’est hyper développé.
Autant je trouve la libéralisation du système ferroviaire une grosse connerie (cf UK), autant les cars, ca ne peut faire que du bien et plus de choix (selon temps/budget) pour tout le monde.
Cordialement
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Francis, le train, une exception française ? Faux. Voyez l’Allemagne, le Japon… Trains propres, choix multiples, sans cet absolu mépris du client développé par la SNCF (qui sacrifie tout au TGV et à un utilitarisme imbécile.)
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un article écrit par une personne d’un racisme social hallucinant (bobo, écolo gaucho ??), qui éprouve beaucoup de « compassion » pour les pauvres !! eh oui, les gens désargentés, cela existe !! eh oui, un étudiant, c’est fauché. maintenant, bcp plus de gens peuvent voyager. après, il ne faut pas se demander pourquoi le pen fait les score qu’elle fait…. lamentable, ce petit côté donneur de leçons
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On peut remercier le fait qu’un train ait entre 350 et 450 places contre 40-50 places par bus. Il faut donc 10 bus pour un seul TGV. Ok. Donc multipliez par 10 l’émission de CO2 des bus pour avoir une équivalence. Ensuite, mobilisez 400 à 500 personnes 13h30 dans un transport : c’est du temps qu’ils ne passent pas à faire autre chose ; prenons une moyenne basse : 13h pour 450 personnes. Cela fait 5850 heures gâchées. Soit 167 semaines de SMIC horaire en 35h. Presque une moitié d’année de travail. Ce n’est pas rentable du tout pour la société, c’est polluant et c’est offrir un sous-service (d’esclave dont le temps non salarié ne vaut rien) aux pauvres. Les conclusions de l’article sont excellentes.
Les réactions à cet article témoignent de la normalisation de la lutte des castes et les chiens de garde sont déjà prêts à mordre pour défendre le système qui leur jette des miettes de sens en échange de leur inconditionnelle servilité.
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J’ajoute. Je reprends l’argumentaire ultra-libéral de la valeur du « temps de pauvre », volontairement, pour montrer le coût véritable, en temps humain (sous couvert de parler de temps en unité salariale), d’un déplacement. C’est une façon, pour le dire beaucoup plus simplement, de ridiculiser ce que l’article attaque, à savoir que « le temps des pauvres a moins d’importance et coûte moins cher » que le temps des riches. En les immobilisant, ou les monopolisant, dans un transport trois à quatre fois plus long, on nie la valeur de leur temps et on hiérarchise les êtres humains par rapport à la rentabilité (économique, intellectuelle, ce que vous voulez) de leur temps.
Pour la deuxième partie, voire la première : la dépense en énergie est compensée par le gain du temps, qui donne plus de disponibilité à l’utilisateur : disponibilité à la culture, à l’innovation, au débat, à la citoyenneté, à la détente, au travail, etc.
L’enjeu de la guerre des castes dans une société ultralibérale, c’est le temps. La véritable économie est fondée sur le droit à l’oisiveté. C’est-tout. Et tant qu’on ne soulèvera pas ça, les inégalités, qui glissent depuis l’Ancien Régime, et les privilèges, ne cesseront pas.
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haha les chiens de garde, elle est bien bonne celle la. Moi aussi je peux vous traiter de gaucho marxiste, c’est super facile ! En attendant, vous n’avez répondu a aucune des mes questions. Faiblesse de vos arguments ?
Avec votre argumentation, tout le monde devrait pouvoir prendre leur jet prive pour aller voir leurs parents, bah oui pourquoi les pauvres devrait perdre leur temps, faut pas déconner. Quelle est votre solution ? La télé-transportation ?
Pour retourner votre autre argument « c’est du temps qu’ils ne passent pas à faire autre chose ». Ah donc vous pensez que les gens qui prennent ces bus sont des ignares qui ne savent pas lire ou autre ? Ils n’ont rien d’autre a faire que de rester la et d’attendre oisif. Belle vision des pauvres que vous avez.
Quand a votre calcul sensé soit disant prouver quelque chose, il ne démontre rien du tout.
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A reblogué ceci sur Boycottet a ajouté:
https://tinyurl.com/h4rjhyg
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Comment peut on croire que 9 ou 10€ c’est le prix réel d’un voyage de 900 kms?
C’est une honte de subventionner des transports qui coûtent énormément chers aux contribuables.
Qui payent les infrastructures routières et autoroutières, si ce n’est le contribuable…..
Mais cela permet de verser pendant quelques temps de l’argent aux actionnaires de ces entreprises qui ne fonctionnent que sur le dumping social.
Quid en effet de l’écologie, oublié le grenelle de l’environnement, la COP 21.
Sans oublier l’argument de nos dirigeants politiques sur l’ouverture à la concurrence du ferroviaire dans le fret, qui devait dynamiser le fret ferroviaire, et permettre de rééquilibrer la part du ferroviaire vis à vis de la route.
Le nombre de camions n’a fait qu’augmenter depuis et la part du ferroviaire n’a cessé de chuter.
Le dumping social a un autre coté pervers, la baisse des cotisations sociales.
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merci, mais on peut ajouter que la merde n’a pas d’épine, contrairement à la rose (au poing!)
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Signalons le trajet Paris-Montpellier sans TGV (invisible sur les automates SNCF) via Nimes et Clermont-ferrand:
dispo les lundis
Paris-Bercy 13h =>Clermont 16h32
Clermont 16h40 =>Montpellier 22h39 (via Nîmes)
9h39 de trajet… pour 78€20 plein tarif (il y a des aussi prems sur ce trajet, au moins sur Paris/Clermont, qui font baisser la note)
Dans l’autre sens, le vendredi: départ 8h12 de Nimes, (7h33 de Montpellier), 13h10 à Clermont, et 16h57 à Paris-Bercy, soit 9h30 de trajet. Pour le prix, je le trouve à 60€ en prem’s
Bonnes vacances dans le sud…
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Idem pour un simple Paris Lille dans un sens ou dans l’autre, il y a par Arras ou par Douai ce qui évite de faire tout en TGV, du coup moins cher. Pareil pour un Paris – Boulogne sur Mer, un peu plus d’1h en TGV mais 3h en Corail, moins cher, généralement pas plein et agréable ! S’y prendre en avance est mieux aussi pour le prix. Mais ayant pratiqué l’expérience en car, j’espère ne pas le refaire un jour.
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En tant qu’étudiant fauché, les bus me vont très bien. Je ne comprends pas d’ailleurs votre vindicte contre ce système. Personnellement je ne le vois pas comme : « les pauvres doivent avoir moins donc on a fait les bus. Mais au contraire : « les pauvres n’avaient pas du tout et auront maintenant plus grâce à un système de bus fiables et peu chers ».
Certes il y a plus confortables, certes il y a plus intelligent. Mais quand on veut simplement se faire un WE entre copains (fauchés tout autant que moi bien sûr), et bien ce système n’est pas mal non plus.
Comme dit plus haut, je ne suis pas sur de l’effet écologique en comparaison de voitures extrêmement polluantes, ou bien des trains gonflés au nucléaire.
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Ne vous contentez pas de ce qu on vous donne mais regardez ce qu on aurait du vous donner .
Des billets de train accessible pour tous.
Si l état ce préoccupait des pauvres il aurait récupérer la dette de la sncf ( création du tgv décidé par l’état et payé par la sncf).
Ce qui permettrait une politique tarifaire plus juste
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Bonjour, l’avantage de la vrae 3ème classe en train dans le temps, c’est qu’elle arrivait en même temps que la première classe, vu que c’était la même rame de train… mon dieu, ils ont inventé la 4ème classe. Les futurs sans emploi vous remercieront monsieur le ministre, combien de postes cheminots sacrifiés??? Economiser sur le prix d’un billet pour mieux payer la déchéance sociale? Quel gâchis ! En passant, vous avez une belle chemise mister Macron!
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