Montpellier : France Nature Environnement s’oppose au bétonnage de Las Rebes !

Dans un communiqué daté du 8 juin 2016, la fédération régionale d’associations environnementales, France Nature Environnement (FNE) Languedoc-Roussillon apporte son soutien à la « lutte des habitants du quartier Las Rebes – Les Cévennes à Montpellier pour la préservation de leur poumon vert ». Le groupement associatif qui prône une « nature urbaine pour tous » ne manque d’ailleurs pas d’arguments pour expliquer sa prise de position et parfois non sans hérisser quelques piquants.

« Partout où la nature a besoin de nous »

Si France Nature Environnement est « pour la densification plutôt que pour l’étalement urbain », la coalition estime « néanmoins que le maintien d’espaces de respiration et de verdure ne doit pas être un privilège des seuls quartiers favorisés ». Et en effet, le quartier en question est loin d’être privilégié : « le quartier Las Rébes, 70 % de logements sociaux et inclus dans le Quartier Prioritaire des Cévennes , inclut un espace naturel d’environ 1 hectare. Cet espace vert urbain, ancien et unique dans le quartier, est le seul « poumon vert » directement accessible pour les habitants. », indique FNE dans son communiqué.

« Cet espace est menacé par la construction de 3 immeubles supplémentaires de 63 logements sociaux et d’une agence locale de l’ACM Habitat, bailleur social de la Métropole, qui réalise les travaux », explique plus en détails la fédération régionale. D’autant plus que « le projet de construction a été élaboré sans concertation avec les habitants, qui contestent le projet depuis 1 an », insiste France Nature Environnement qui rejoint la longue liste des protecteurs de cette parcelle de verdure : « suite à un élan de solidarité, le terrain est aujourd’hui occupé pacifiquement avec la création d’une ZAD, qui a permis de stopper momentanément l’abattage des arbres du parc », optimise FNE en faisant notamment référence à Nuit Debout Montpellier qui s’est reconnue dans le combat mené par les riverains de Las Rebes.

Un symbole à défendre !

Le ralliement de France Nature Environnement aux opposants du projet sonnait comme une évidence, car si le terrain en péril est un « havre de paix » jouant sur la qualité de vie des habitants, ainsi qu’ « un  espace de respiration indispensable pour les enfants », la colline de Las Rebes est également un refuge de biodiversité en plein cœur du béton. En effet, diverses espèces y vivent comme le Hérisson d’Europe, animal protégé. C’est le « symbole de France Nature Environnement », rappelle la structure dans son communiqué. Pas question donc de détruire ce lieu permettant de « conserver un lien avec la nature ».

Saurel dans le viseur

Dans ce conflit nul besoin de tergiverser pour trouver le dirigeant du projet, en effet, ce dernier cumule un nombre si important de casquettes qu’il en devient l’unique décideur du territoire : « Le terrain appartient à l’ACM dont le président est Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de la Métropole, qui est donc pleinement responsable du dénouement à venir de ce dossier », prévient France Nature Environnement qui égratigne au passage l’engagement non tenu de Philippe Saurel d’être un « maire à plein temps ».

Ce n’est d’ailleurs pas la seule promesse bafouée que l’union associative va, de fait, pointer du doigt : « le choix fait jusqu’ici a été celui du bras de fer et de la stigmatisation », s’adresse FNE à Philippe Saurel. Il faut dire que jusqu’à présent le «maire citoyen» a pris la mauvais habitude autoritaire d’« assigner en justice les personnes défendant légitimement le peu de confort de leur cadre de vie ». Une attitude « déplorable » dénoncée par France Nature Environnement qui demande à l’édile de rectifier cette erreur allant à l’encontre la propagande officielle de la mairie scandant un illusoire « citoyens, faites entendre votre voix ». Oui mais pas trop fort.

 

Alors qu’il y a moins d’un an France Nature Environnement Languedoc-Roussillon, la mairie de Montpellier et Montpellier Méditerranée Métropole organisaient conjointement le festival Refaisons le climat où il était notamment question de la préservation de la biodiversité ou encore de la « place pour les jardins dans la Ville », quelques mois après, il semble que le divorce soit acté entre la fédération d’associations de protection de la nature et le dégoulinant de béton, Philippe Saurel. Car si FNE préfère la « densification plutôt que pour l’étalement urbain », avec le maire-président de Montpellier ce sont les deux qui vont de paire. Chaque parcelle boisée à l’intérieur de la ville se voit mise en danger tandis que les grands projets inutiles se font de plus en plus nombreux à l’extérieur. Doublement de l’autoroute A9, quartiers Oz et Ode, seconde gare ou encore nouveau stade. Les associations de protections de l’environnement font pâle figure face aux rêves de grandeurs de l’édile ainsi qu’aux lobbys des promoteurs immobiliers. Cette fois-ci FNE LR dit stop et « considère qu’il est indispensable de ne pas surdensifier les quartiers d’immeubles populaires déjà saturés au détriment de leur rare patrimoine écologique, vecteur de santé publique et de bien-être pour les habitants ». Le lobby de la raison trouvera t-il un écho ? Rien n’est moins sûr. En attendant la ZAD est toujours debout et veille sur la nature urbaine !

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