Pour les élections régionales de décembre prochain, les candidats se sont parés de leurs plus beaux atours pour emmener dans leur parade amoureuse « les citoyens ». Mieux, ils revendiquent même des listes avec des « citoyens » 100% pur jus à l’intérieur ! Mais, à traîner au buffet des appareils politiques sur le déclin, le breuvage reste amer. La liste de Gérard Onesta d’Europe Écologie-Les Verts est un cas d’école. Pas de roses sans épines ! a mis la main sur le document interne expliquant l’ensemble de la stratégie et de la répartition des places. Et à cette lecture, on apprend que les apparatchiks se sont juste fardés de citoyenneté.
Tandis que les partis politique sont en disgrâce auprès de la population, les stratèges ont pensé que se revêtir de citoyenneté permettrait de faire passer des vessies pour des lanternes. Heureusement personne n’est dupe et nous prévoyions déjà que lesdits partis n’étaient pour le coup que des fabriques de citoyens. Le document sorti tout droit de l’état-major d’Europe Écologie-Les Verts et qui a fuité sur les réseaux sociaux vient confirmer l’analyse. Gérard Onesta présente bien aux électeurs un gloubi-boulga bien indigeste. Décryptage.
Sensation citoyenne
Le document intitulé « Élections régionales Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées – Assemblée générale inter-régionale – 19 septembre 2015 » pose en préambule : « DOCUMENT INTERNE – NE PAS DIFFUSER L’accord présenté dans le présent document n’ayant pas encore été validé par nos instances, il est important de ne pas le diffuser à l’extérieur pour éviter toute confusion. » Depuis il a été validé par les instances et a été diffusé publiquement. Et sa lecture sème la confusion la plus totale au regard de la communication officielle qui annonce une liste citoyenne. Le document rappelle la « détermination à battre la droite et l’extrême droite » et « à affirmer notre autonomie vis-à-vis de la gauche gouvernementale ». En ce qui concerne le premier point, ce sont les agissements de cette gauche qui fait l’inverse de ce qu’elle prône qui fait le jeu d’une extrême-droite qui n’a qu’à ramasser les fruits du renoncement. Ensuite, pour ce qui est de l’ « autonomie vis-à-vis de la gauche gouvernementale », la tête de liste Onesta a bel et bien géré la région Midi-Pyrénées avec le Parti socialiste (PS) en tant que vice-président de l’exécutif. Il en assume donc le bilan. D’ailleurs, EELV explique publiquement que la liste fera alliance avec le PS au second tour : « les négociations doivent déboucher sur des accords de second tour avec le PS aux régionales », déclarait à Midi-Libre le député EELV Jean-Louis Roumégas comme le rappelle justement Montpellier journal (revue de presse – 08/09/15).
En attendant, les militants ont été appelés à participer à l’élaboration de textes de consensus et il est temps de les compléter « par une liste de candidat-es devant incarner le projet ». À savoir, que « l’ensemble de la démarche » est pilotée « sous le contrôle continu de nos Bureaux Exécutifs Régionaux », nous apprend le document. Le Politburo veille et assume pleinement sa stratégie de travestissement d’apparatchiks en citoyens : « l’appartenance politique de chaque candidat-e devra disparaître afin de gommer toute sensation erronée de « cartel » au profit d’une image de citoyen-nes de diverses origines rassemblé-es autour d’un projet et d’une éthique », est-il écrit noir sur blanc. Et qu’aucune tête ne dépasse derrière Gérard Onesta, homme d’appareil bien peu charismatique.
Quota citoyen
Et les aveux s’enchaînent à une vitesse hallucinante. Ainsi, quelques paragraphes plus loin concernant la « structure de la liste » : les citoyens qui ont postulé ont-ils été au cœur du processus ? Eh bien non ! Onesta leur a préféré les sondages pour choisir ses co-listiers : « nous nous sommes appuyé-es bien évidemment sur les sondages récents, sur les diverses élections passées, sur la visibilité politique et sur la capacité militante de chaque composante, en pondérant au mieux chaque élément. » D’ailleurs, l’homme qui démontre que la communication n’est pas son fort a confié à Midi Libre (12/09/15) que l’alliance EELV-Front de gauche (FDG) ne s’est pas faite sur une convergence de fond politique. Il raconte, à propos du sondage payé par EELV, que : « on voulait tester ça (l’alliance avec le FDG, ndlr) avant le 19 septembre (…) » « Le sondage, s’il avait été mauvais, n’aurait sans doute pas été rendu public », écrit Midi Libre avant de laisser la parole à Onesta qui explique d’ailleurs : « Mais on aurait rompu l’accord avec le Front de gauche et on aurait expliqué pourquoi. » No comment.
La méthode retenue pour établir la liste est elle aussi à l’opposé d’une démarche citoyenne. Ainsi, les militants EELV ont reçu « un tableau extrêmement précis » avec pas moins de « 120 scénarios électoraux » ! Ceci « afin d’étayer, en toute transparence, l’ensemble des hypothèses qui ont sous-tendu la structure de la liste. » Vous avez dit citoyen ? Ainsi, dans la grande région, 6 têtes de liste sont réservées aux écologistes, 6 autres au Front de gauche et « une tête de liste pour une personne issue de la Société civile ». Et encore, cette dernière sera « choisie en suivant les priorités thématiques du Front de Gauche », explique pudiquement le document. Autrement dit, elle sera de près ou de loin une tête de liste Front de gauche. Pour la liste, Onesta a établi des quotas : un « quota légèrement supérieur à 10% pour les places réservées à la Société civile dans les places éligibles » et un « quota de personnes issues de la Société civile (qui) devrait être de l’ordre de 25% sur l’ensemble de la liste. » Une liste citoyenne avec 25% de citoyens ? C’est un peu comme la célèbre pâte à tartiner chocolatée qui ne comporte que 7% de cacao et 70% de sucre et d’huile de palme. Il y a en quelque sorte tromperie sur la marchandise.
Tripatouillage de liste
Enfin, le document livre la répartition de l’ensemble des places éligibles par département. Et là aussi, rien n’est laissé au hasard. Ainsi, les places estampillées « Société civile » sont souvent assorties d’un « ATTENTION » précisant ceci : « Cette personne sera choisie sur la base des priorités thématiques et politiques de EELV ». Un doux euphémisme pour dire que le parti puisera dans son vivier ? D’ailleurs, la 4e place de la liste Haute-Garonne est réservée à une femme « société civile » qui n’aura d’autre choix que de siéger « dans le groupe EELV » si elle est élue. Même pas encore élue que la citoyenneté est déjà bâillonnée.
Ce document livre en détail le tripatouillage de liste que s’apprête à faire Onesta. Un exemple flagrant pour la 2e place de la liste du Lot attribuée à un homme EELV : « ATTENTION », prévient-on avant d’expliquer : « Si le score du 1er tour ne nous permettait pas de faire élire directement sur le quota lotois cet homme EELV (…) cet homme EELV serait automatiquement transféré de « façon administrative » dans l’entre deux tours à une place éligible écologiste dans un département du sud. Mais pour autant, il serait bien évidemment, par la suite et dès le soir du second tour, un élu du Lot plein et entier. » Les électeurs appréciront ces petits jeux de passe-passe administratif. Enfin, ce qui démontre que les profils « société civile » sont déjà trouvés dans les appareils sont ces petites remarques comme pour la 4e place du Lot : « L’homme occupant cette place pourrait être un agriculteur membre de la Confédération Paysanne qui sera proposé par le Parti de Gauche. » Ce genre de profil aussi précis ne doit pas courir les rues. Ou encore la 3e place des Pyrénées-Orientales attribuées par EELV a « un profil « spécialiste du monde agricole » (un profil complémentaire « catalaniste » serait apprécié). »
Second tour déjà voté
Une donnée peut expliquer pour la liste de ce « Projet en commun » tarde à faire connaître son programme et à occuper le terrain. Onesta et sa bande pense déjà au second tour. Il part défaitiste ne se voyant pas en première place à la suite du premier tour. Alors, retour aux vieilles amours avec une fusion avec le PS. D’après nos informations, la liste table sur un résultat de 16% au premier tour. Un score qui permet de négocier es places avec le PS. Et ces joyeux drilles espèrent déjà 18 élus pour EELV, 11 élus pour le PCF et 4 élus pour le Parti de gauche. Ce dernier qui fait du marketing sur la révolution citoyenne et la VIe République garde ces précieuses places pour de purs apparatchiks. Ainsi, les 4 sont déjà dédiées à Muriel Ressiguier (Hérault), Guilhem Serieys (Aveyron), Manuel Bompard (Haute-Garonne) – qui était par ailleurs directeur de campagne de Mélenchon aux élections européennes – et une proche de Bompard dans l’Aude. Ce scénario est très optimiste. Et si la liste fait la moitié du résultat escompté ? EELV s’en sortira toujours. Ainsi, le document interne rappelle la loi électorale qui dit que c’est la tête de liste, soit « Gérard Onesta qui, seul, décide légalement de l’emplacement de chaque candidat-e au second tour. » Dont acte.
Ce « Projet en commun » est donc typiquement un cas d’école sur comment les partis politique galvaudent la notion de citoyen. C’est dommage. Onesta avait un boulevard pour défendre une réelle politique de gauche et écologiste pour une grande région aux enjeux importants comme la pauvreté des habitants. Il ne vaut finalement pas mieux qu’un Philippe Saurel à la tête d’une fumeuse liste « Citoyens du Midi » qui réunit les exclus des autres partis, des personnalité de gauche et de droite. Les institutions de la Ve République sont à bout de souffle. Elles confortent les hommes et femmes d’appareil qui veulent vivre de la politique et non pas faire vivre la politique. Ces belles personnes auront alors beau jeu, au soir du premier tour, de pointer une abstention massive et une extrême-droite en hausse. Ils en seront les premiers responsables.
Le document à consulter dans son intégralité ici.
Vous oubliez une chose. L’emplacement des candidats éligibles. Pour que les sociétés civiles ce fassent élire il faudrait que la liste fasse minimum 17%.
Pour voir cela il faut combiner la lecture du document 1, avec celle du document 2 qui indiqué selon le pourcentage effectué le nombre d’élu par Section departementale
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Demain matin pour le NPDC grande journée de travail à l’initiative de EELV à Douai sur la même problématique, il sera intéressant de voir si EELV, FG,PG sont à l’image de leurs amis du sud, je ne manquerai pour rien la réunion publique de l’après midi.
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Paris, le 27 septembre 2015 – COMMUNIQUE DE PRESSE DU FRICC (Front Républicain d’Intervention Contre la Corruption)
Notre association dénonce l’entrisme de Veolia à l’intérieur d’EELV en particulier le choix du directeur de campagne d’Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV et tête de liste d’EELV au 1er tour des élections régionales en Ile de France du 6 décembre 2015, Gilles Corman (directeur du planning stratégique à la direction de la communication de Veolia Environnement et conseiller du PDG de Veolia, Antoine Frérot) et ceci aussi à la veille de la COP 21
(http://www.zonebourse.com/VEOLIA-ENVIRONNEMENT-4726/actualite/VEOLIA-ENVIRONNEMENT–Lancement-officiel-de-la-COP21-a-lrsquoElysee–Veolia-presente-ses-solutio-21070622/)
Pour le bureau du FRICC (Front Républicain d’Intervention Contre la Corruption) http://fricc.over-blog.com/
Jean Luc Touly (président) 06.48.30.36.57. Eric Darques (vice président) 06.09.55.43.53
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Quelques rappels historiques de cet entrisme de Veolia chez EELV
http://www.agrisud.org/fr/forum-mondial-convergences-territoires-et-changement-climatique/
Veolia et la Fondation Veolia partenaires de l’association agrisud présidée par Robert Lion (conseiller régional EELV IdF élu en 2010 et depuis septembre 2014 a suivi Jean Vincent Placé) dont la vice présidente n’est autre que l’ancienne directrice du développement durable de Veolia de 2008 à 2013, Geneviève Férone
Veolia et Natureparif (agence régionale pour la nature et la biodiversité en ile de france) : organisme associé du conseil régional idf) : cet organisme a été créé en 2007 à l’initiative de son président Jean Vincent Placé jusqu’en 2010 (vice président aujourd’hui) puis par 2 conseillers régionaux EELV : le bureau de Natureparif comprend 7 vice présidents dont le directeur régional de Veolia Eau en Ile de France : le 26 septembre 2012 André Santini et Jean Vincent Placé ont remis la légion d’honneur à ce même directeur régional de Veolia Eau
(http://www.natureparif.fr/a-propos-de-natureparif/qui-sommes-nous/le-conseil-d-administration/vice-presidences)
http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2015/09/25/emmanuelle-cosse-dans-l-hiver-vert_4771064_4497186.html
Emmanuel Cosse : De la FIDL à Act Up (le Monde 26 septembre)
Le lendemain matin, on la revoit à la sortie d’un métro sous une pluie battante. Elle s’est levée à 6 h 30, arrive vêtue d’un imperméable rouge coquelicot sur une jolie blouse agrémentée d’un sautoir, achète son Libé au kiosque et retrouve son équipe pour les régionales. Son pas est vif, son humeur gaillarde, plus aucune trace d’éventuelle déprime. Son programme de la matinée : la Fabuleuse Fête du manger local sur les berges de Seine, un passage obligé pour tout candidat écolo.
Elle fait le job, malgré les trombes d’eau, questionne, écoute, discute avec les producteurs. La maison du chanvre, le stand de caramels, celui des madeleines, le camion à burgers, l’échoppe de confitures, l’étal de viandes produites en région parisienne… Elle n’en loupe pas un, prend son temps, les cheveux dégoulinants et les vêtements trempés. « Je ne l’ai jamais vu baisser les bras, elle est inébranlable, constate, admiratif, son conseiller et ami Gilles Corman, qui la connaît depuis vingt ans. Elle a pris la tête des Verts alors qu’elle accouchait de ses jumeaux. Rien ne lui fait peur. »
CV de Gilles Corman
Directeur de la Communication chez EELV / Campagne élections régionales 2015 Ile-de-France
Directeur de la Communication
EELV – Campagne élections régionales 2015 Ile-de-France
juin 2015 – Aujourd’hui (4 mois) Paris
Stratégie et plan de communication, préconisation et conception des positions, messages et éléments de langage, études et stratégies d’opinion, stratégie digitale, rédaction du projet, management du pôle Communication et Projet (6 personnes)
Directeur Planning stratégique – Direction de la Communication
Veolia
octobre 2013 – avril 2015 (1 an 7 mois) Paris
A travers un double rattachement au Directeur de la Communication Groupe et Conseiller du P-DG, et à la Direction de la communication externe et internationale, j’ai pour principales missions:
– La conception et le pilotage du déploiement des positions stratégiques et messages-clés de l’entreprise dans ses différents champs d’expression: plateforme de marque, communication Corporate (dont RSE), business, managériale, gestion de crise, presse
– La conception des messages et préconisations de prises de position du P-DG sur les grans enjeux politiques, sociétaux et environnementaux
– Le pilotage stratégique des contenus des diverses plateformes de communication externes: site Web coporate, Social Hub, Print
– L’étude et analyse des tendances politiques, sociétales et de consommation pour orienter la stratégie de positionnement et de contenus
– Le management du pôle Planning stratégique
Directeur du pôle Etudes, Veille et Argumentaires de la Direction de la Communication
Veolia Environnement
octobre 2011 – septembre 2013 (2 ans)Région de Paris , France
-Communication d’influence / de crise / de transformation
-Management et organisation de l’activité du département
-Conception et rédaction d’argumentaires (éléments de langage/position papers) pour l’ensemble des directions et divisions du Groupe.
Elaboration et gestion opérationnelle du programme annuel d’études (études internes, d’opinion, image, impact de la communication) en fonction des objectifs de communication du Groupe
-Supervision de la veille sociétale (web)
Responsable de communication, en charge des études à la Direction de la Communication
Veolia Environnement
août 2009 – septembre 2011 (2 ans 2 mois)
Pôle Veille, Etudes et Argumentaires – Conception du programme annuel d’études (opinion, corporate, internes), gestion des études, analyse – Rédaction d’argumentaires – en application de la stratégie de communication de l’entreprise
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