Canton 1 : À l’assaut des quartiers populaires !

Les 22 et 29 mars prochains auront lieu les élections départementales. A cette occasion la ville de Montpellier a été divisée en cinq cantons. Pas de roses sans épines a décidé d’analyser et de décrypter la situation politique sur chacun de ces territoires électoraux, à commencer par le premier. Le canton Montpellier I, aussi 15e canton de l’Hérault, comprend les quartiers suivants : La Paillade, Les Hauts-de-Massane, Mosson, Alco, Celleneuve, Le Petit-Bard, La Pergola, Les Cévennes, Malbosc et la commune de Grabels. Nombre de ces quartiers sont en zone prioritaires, c’est-à-dire que plus de la moitié de la population résidente se situe en dessous du plafondIMG_4897 de 11 600€ par an. Dans ces territoires souvent délaissés ou livrés à eux-mêmes le département joue un rôle essentiel dans le domaine de la culture, du social, du sport ou encore de la santé. Les nombreuses structures du conseil départemental sur le canton en témoigne (Hérault Habitat, Pierrevives, Halles de sport). Mais qui sont donc les candidat-e-s en lice pour siéger au 1000, rue d’Alco ? Petit tour d’horizon.

El Kandoussi – Lévy-Rameau (Majorité municipale) : en mission pour le patron

Abdi El Kandoussi et Chantal Lévy-Rameau ont pour premier engagement de « Représenter les Montpellierains et lesB8aT7xHIMAAAD1g Grabellois au Conseil Départemental ». Ils font là une promesse qu’ils sont, une fois n’est pas coutume, certains de tenir s’ils sont élus. La représentation des habitants étant le fondement même du découpage du territoire en plusieurs cantons. Cela permet cependant de remplir leur tract majoritairement composé de futilités (photos, noms, étiquette, biographies, infos diverses) et ne laissant que peu de place à un programme qui se résume à des vœux pieux. Le nom de Philippe Saurel qui apparaît trois fois et son portrait qui figure en bonne position sur le recto du papier glacé ne permettent pas d’en douter, c’est bien lui le personnage principal ! Les deux candidats en lice ne sont que des figurants. Ils n’en sont d’ailleurs pas à leur première figuration et au fil des mois, les rôles commencent à s’accumuler.

C’est ainsi qu’Abdi El Kandoussi, 4e adjoint au maire de Montpellier, président du groupe de la majorité municipale, conseiller spécial de Montpellier Méditerranée Métropole délégué à la communication et président des Transports de l’agglomération de Montpellier (TaM), se retrouve candidat. Même pour cet architecte de métier il ne doit pas être simple d’empiler ainsi les fonctions. A coté de ça, son binôme, Chantal Lévy-Rameau, qui est pourtant 16e  adjointe au maire et conseillère à la métropole, fait office de débutante. Sur cette liste labellisée Saurel le cumul des mandats et des postes ne se cantonne pas uniquement aux candidats. Leur suppléant Henri de Verbizier est élu à la ville et à la métropole tout comme leur mandataire financier, Jean-Marc Di Rugiero. Voilà une tache que Chantal Lévy-Rameau, pourtant dermatologue, ne pourra pas estomper.

A force d’enfiler les casquettes, il faut  veiller à ne pas prendre la grosse tête. Sur ce point il semble qu’il est déjà trop tard et cela devient de plus en plus flagrant. Cette liste se revendiquant pourtant « IMG_5169citoyenne » n’est en effet pas tendre avec les citoyens lambda. A peine contredit sur Twitter, Abdi El Kandoussi prend un ton hautain et méprise ses contradicteurs : « Jamais présenté à une élection alors pas de leçons #inconnu », ou encore : « Vous n’avez que la parole, jamais sur le terrain et aucune responsabilité #ParoleParole ». Le message est clair, du haut de son piédestal le petit baron fantoche ne daigne écouter que ceux d’un certain pedigree. On a vu plus citoyenne comme manière de faire. Il est vrai qu’au jeu du plus grand nombre de postes Abdi gagne haut la main. Mais quantité ne veut pas toujours dire qualité et à ce sujet les syndicalistes de la TaM sont clairs : « C’est l’homme invisible, il est transparent ». Alors, prêts pour de nouvelles casquettes en mars ? Avec des têtes aussi gonflées, cela semble compromis.

Qvistgaard – Benali (Ex-dissidents PS) : une revanche à prendre

Mahfoud Benali et Hélène Qvistgaard espéraient bien que ce canton leur soit réservé par le PS. C’était d’ailleurs le cas pas plus tard que le 4 décembre dernier lors d’une commission électorale qui avait décidé de présenter ce binôme devant les adhérents. Mais le conte de fée va vite tourner en guerre fratricide. Quelques jours plus tard, c’est le coup de théâtre ! Le PS décide de geler le canton 1 « au principe d’accords avec les partenaires de gauche », rapporte Midi Libre. Mahfoud Benali qui n’envisage alors pas de faire dissidence annonce au même journal : « Suite à un règlement de comptes, le PS sacrifie ce canton historique », avant de rajouter : « On espère que la fédération se rendra compte de sa bêtise et reviendra sur sa décision ». Il n’en fut rien, début janvier le duo, bien décidé à se présenter, organisa une « assemblée générale de conciliation ». « Le PS veut donner ce canton au PRG. Nous n’avons eu aucune précision quant à cette décision, souligne la candidate. Il est temps que les responsables viennent expliquer pourquoi aux militants. C’est ici que le PS a obtenu ses meilleurs résultats aux municipales. Avec cette assemblée, nous voulons éviter les malentendus. », informait Hélène Qvistgaard à Midi Libre.

Mais là encore, aucun responsable du PS ne s’est déplacé, laissant les militants sans interlocuteur. Il est pourtant clair que ce canton ayant été remporté par André Vezinhet, président de l’actuel Conseil général, est un acquis symbolique pour le Parti socialiste. Cependant, même le président n’apportera pas son soutien aux contestataires, leur préférant son « ami » Philippe Thinès, du Parti radical de gauche (PRG). André Vezinhet allant jusqu’à surnommer Benali de « Main du diable ». Ambiance.  Pour Mahfoud Benali et Hélène Qvistgaard, c’est toujours le même mur qui leur fait face : « C’est incompréhensible, souligne les candidats. Cette décision de sacrifier ce canton a été prise sans que les militants aient eu la possibilité de se prononcer. (…). Ce que l’on ne comprend pas, c’est qu’il y a quelques mois Hussein Bourgi, le responsable du PS dans l’Hérault, criait au scandale lorsque le PS national donnait la tête de liste pour les élections européennes au PRG. Ou encore lorsque le PRG soutenait ici un dissident PS aux sénatoriales. Y aurait-il de l’ostracisme à notre égard ? Nous serons candidats malgré eux. » (Midi Libre – 19/01/2015). L’unique réponse sera finalement une lettre de la fédération PS de l’Hérault mentionnant l’application d' »une sanction d’exclusion définitive » à l’égard des deux candidats mais aussi de leurs suppléants Leila Drhimou et Emile Forner. C’est donc à cela que ressemble la communication au PS 34 ?

Malgré ce revers, le duo composé d’un « hollandiste mouriste » et d’une « aubryste un temps saurélienne » comme ils se qualifient, compte bien siéger dans la majo984273_10153029943863805_5368689310805162795_nrité avec le PS. « Nous comptons sur vous, pour garder ce canton dans une majorité départementales de gauche ! », s’exclament-ils d’ailleurs en fin de tract. Si la guerre sera rude avec le PS durant les élections il faut alors comprendre que le climat sera bien plus serein une fois élus. Pour le moment l’heure est à l’indignation : « A quoi joue le PS de Bourgi ? Cette bureaucratie, digne du KGB en dit long sur la rupture entre les dirigeants et les militants socialistes du canton. Nous savions bien que nous serions exclus en refusant les diktats des notables et en représentant les militants. Y en a marre des magouilles politiciennes ! Rendons la parole aux militants qui nous ont désignés. », écrit Hélène Qvistgaard sur Facebook en pointant du doigt la lettre d’exclusion. Mais ce binôme qui joue sur son manque de singularité avec son slogan de campagne « Différents mais unis pour vous! » est-il bien différent de « cette bureaucratie » et « des notables » ?

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ne sortent pas de l’œuf. Hélène Qvistgaard a en effet été élue de 1995 à 2001 sur la liste de Georges Frêche. Elle a aussi siégé à la ville en tant qu’adjointe déléguée au logement et à l’agglomération en tant que vice-présidente de 2008 à 2014 dans les équipes d’Hélène Mandoux et de Jean-Pierre Moure. Lors des élections municipales de 2014 elle se montre en compagnie de Philippe Saurel et lui apporte son soutien. Pour la présidente de l’association Militer Autrement qui réclame « un fonctionnement démocratique, la primauté de l’intérêt collectif sur les aspirations individuelles », Philippe Saurel, qui ne trouve plus grâce à ses yeux aujourd’hui, n’était en effet pas le bon cheval sur lequel miser au vu de ses pratiques. D’après Le Point Hélène Qvistgaard désirait déjà se présenter sur le canton de La Paillade en 2011 mais sans succès. Voilà que son tour est arrivé.

Quant à Mahfoud Benali, il est d’abord passé par EELV avant de rejoindre le PS de Georges Frêche pour les régionales 2010. Devenu conseiller régional et notamment vice-président de la commission Habitat et Logement Social, cet entrepreneur tisseur de réseaux et se disant « arriviste, euh… ambitieux » est un acteur du canton. En effet, IMG_4861il est le président du club de football amateur A.S. Atlas PailladeAvec la fusion des régions et les tensions régnants au PS, viser le conseil départemental était pour lui la dernière chance d’obtenir un poste, d’autant plus après l’échec de la liste du PS aux municipales où il était en 61e position. Nous faisons donc face à deux professionnels de la politique et du logement, il est d’ailleurs surprenant qu’aucune mesure claire y fasse référence dans leur tract. Lui préférant des discours larges et flous tel que : « Il est donc important pour notre canton, le plus densément peuplé du département, que les services publics, qu’il dépendent de l’État ou des collectivités (Ville, Département, Métropole ou Région) soient confortés. ». Ce binôme peut compter sur son exclusion du PS pour faire parler de lui, par simple effet de mode. Défendre les services publics et lutter contre l’austérité tout en siégeant avec le PS sera plus difficile.

Thinès – Yousfi (PRG-EELV-PS) : la dernière chance au prix de l’incohérence 

Résultante de la guerre intestine du Parti Socialiste, le duo Philippe Thinès – Dalila Yousfi ne s’est pas formé sans mal. Ce secrétaire départemental du Parti Radical de Gauche de l’Hérault et cette militante d’Europe Ecologie Les Verts ont bien failli ne jamais s’allier, et ce pour plusieurs raisons. D’après L’Agglo-Rieuse du 4 février 2015, Philippe Thinès « souhaitait atterrir sur le deuxième canton de la ville ». Après avoir été placé sur le canton 1 par un accord avec le PS, le même homme a été faussement présenté comme formant un binôme avec Soraya Tichelikine. Ce n’est qu’après un arrangement avec EELV que le duo définitif fut scellé. Ouf ! On a presque cru que la situation glissait des mains de la majorité départementale.

PS, EELV et PRG unis pour conserver ce canton, il fallait au moins ça ! Cette composition rIMG_5201essemble fortement à la liste menée par Jean-Pierre Moure lors de l’élection municipale. C’est donc naturellement qu’on y trouvait Philippe Thinès en 11e position et Dalila Yousfi à la 32e place. Ceux qui aujourd’hui retentent leur chance peuvent compter sur des alliés d’envergure. « Élu d’expérience, très engagé au sein de la ville de Montpellier, Philippe Tinès s’est entouré d’une équipe citoyenne qui saura être à votre écoute et défendre vos intérêts », écrit avec démagogie André Vézinhet, président du Conseil général, sur le tract des candidats. Thierry Braillard, secrétaire d’État aux sports, et Monique Pétard, conseillère générale sortante du feu 10 canton de Montpellier, y vont aussi de leur petit mot. Sans oublier celui d’Hélène Mandroux, ancienne maire, qui fait bien de rappeler que « Philippe Thinès a été mon adjoint pendant 6 ans », avant de poursuivre en le qualifiant d’ « Homme de valeurs et de terrain ». « Faites lui confiance », conclut-elle. Du soutien Philippe Thinès va en avoir besoin. Lors des élections législatives de 2012, il s’était présenté sur la huitième circonscription de l’Hérault comprenant notamment la ville de Grabels et les quartiers Malbosc et Celleneuve. Il avait alors capitalisé 616 voix soit 1.32%. Ce qui ne présage rien de bon.

André Vézinhet a beau saluer « une équipe citoyenne », il est cependant permis d’en douter. Cette liste qui peine à mobiliser les militants n’est que le produit d’accords inter partis qui n’ont que faire du fond politique. Quant aux candidats, on a pu le voir, ils ne débutent pas dans le milieu. Le pire étant le pacte conclut avec EELV, aux antipodes d’une démarche citoyenne. Le remplaçant de Philippe Thinès n’est autre que Mustapha Majdoul, conseiller municipal et communautaire EELV de Montpellier. N’ayant pu être titulaire, il a donc faIMG_4132it en sorte qu’un roulement se fasse à mi-mandat pour goûter au siège de conseiller départemental. Pendant ce temps, dans Midi Libre du 3 mars 2015 les militants de son parti assurent « en avoir fini avec les anciennes pratiques d’entrisme observées chez EELV depuis 2001, pour prendre, à grand renfort de fausses adhésions, le contrôle du parti écologiste ». Majdoul semble au coeur des critiques :  « le groupe de Mustapha Majdoul étant mis en minorité. Ce dernier, parti avec le socialiste Jean-Pierre Moure aux élections municipales, ne s’est d’ailleurs pas présenté à l’assemblée générale ». Si le groupe a été mis hors de nuire, l’homme sévit encore dans son seul but personnel. EELV en « ordre de marche » ? On n’y croit pas du tout.

Bréard – Khoury (UMP-UDI) : tout est oublié

Avant de se projeter dans le futur, le duo Charles Khoury – Valérie Bréard devra d’abord s’appliquer à faire oublier le passé, récent comme lointain. Charles Khoury se présente aujourd’hui comme « Membre du bureau de l’UDI », mais il en a pas toujours été ainsi. Celui qui appelle à faire « le choix du renouveau » était encore chef de cabinet d’Hélène Mandroux il y a peu de temps. En 2012, il était même candidat estampillé divers gauche aux législatives sur la première circonscription de l’Hérault. Mais outre ce changement de camp politique compréhensible vu la porosité idéologique qu’il y a entre les deux, c’est bien l’affaire Joseph Francis qui risque d’apparaître comme une épine dans le pied du candidat Khoury.

Pour rappel, Joseph Francis était la tête de liste UDI lors de la dernière élection municipale de Montpellier. Ce dernier s’est vu rejeter ses comptes de campagne et a été déclaré inéligible durant trois mois. Mais c’est une autre IMG_4921affaire qui secoue actuellement l’UDI 34 concernant les adhésions. « Le Point a pu consulter les listes d’adhérents fournies par la fédération UDI de l’Hérault avant contrôle des huissiers. Première observation : de nombreuses personnes sont domiciliées à deux adresses différentes et donc enregistrées deux fois. Deuxième observation : la plupart des noms des adhérents ont une consonance maghrébine », ce qui correspond aux propos d’Ilham Boulahia, 14e de la liste UDI, recueillis par l’Agglo-Rieuse. Elle explique : « On a eu les histoires au bureau de l’UDI sur Montpellier où pratiquement tous les adhérents étaient des Maghrébins », « en l’espace de même pas deux mois, on a réuni pratiquement 1 000 adhérents. Je n’allais même pas déposer les adhésions, c’était Joseph qui passait les chercher chez moi avec son chauffeur. En fait, on demandait aux gens d’adhérer par sympathie, mais des adhésions ont été payées par Joseph Francis. », « Joseph Francis a dû payer environ 80 % des adhésions à Montpellier », « Les jeunes ont eu confiance en lui, en ses projets. Il avait fait trois promesses : les permis, les microcrédits et le centre de formation à la Paillade. Finalement, il n’y a pas eu de centre de formation, (…), quelques personnes ont pu avoir des microcrédits et les permis n’ont pas existé, c’était un leurre. Après, il a rebondi sur autre chose, sur le soi-disant centre culturel qu’il aurait acheté pour les fidèles. ».

Dans cette élection Charles Khoury n’était autre que le directeur de campagne de Joseph Francis. Il avait tenté de se présenter à la mairie de Mauguio en mêmIMG_4907e temps mais sans succès. Son frère, Michel Khoury, était quant à lui 13e de la liste. A propos de cette histoire Charles Khoury confie à L’Agglo-Rieuse : « Quand on voit qui l’attaque, je suis rassuré. Ce sont des personnes qui ne voient que leur intérêt personnel. Du coup, pour moi ce n’est pas compliqué, bien au contraire ! ». Pourtant il y a quelques semaines, en visite aux Halles de La Paillade, un habitant nous a lancé : « L’UDI ? J’y suis adhérent sans avoir adhéré ! ». Pas sûr que l’amnésie qui touche actuellement Khoury soit générale. Il faudra aussi regarder son score de près car il n’est pas certain non plus qu’il dépasse les 10% comme c’était le cas dans quelques quartiers populaires avec le riche entrepreneur Joseph Francis.

En ce qui concerne Valérie Bréard, elle est militante UMP de Grabels et était candidate sur la liste UMP-Modem-UDI conduite par Régis Morvan en 2014. Une autre femme présente sur la liste de Régis Morvan apporte son aide au binôme. Il s’agit de Catherine Foucheyran qui est donc mandataire financier en plus de siéger dans l’opposition à la mairie de Grabels. Les suppléants du duo sont Ludivine Gandrille et Mohammed El Bojaddaini, président des jeunes UDI. Ce dernier fait bien de préciser dans un tract qu’il est « militant dans diverses organisations pour la transparence de la vie publique et contre la corruption ». Au niveau programmatique, Valérie Bréard et Charles Khoury veulent « renforcer le contrôle de l’attribution du RSA », autrement dit mener une chasse aux pauvres alors que nombreux sont les habitants des quartiers concernés par ce canton à survivre grâce aux minimas sociaux. Le duo veut aussi « organiser une stratégie de développement touristique ». Avant de faire venir le petit train à la Mosson ou au Petit-Bard, ne faudrait-il pas déjà penser à mener une politique sociale ? Et surtout, électeurs, souvenez-vous de tout oublier !

Benezeth – Gazu (FN) : pas sur les marchés mais à la télé

Si Josette Gazu et Kévin Benezeth entrent dans la course au conseil départemental c’est plus pour occuper la place qu’occuper le terrain. En effet, d’après le Conseil supérieur de l’audiovisuel(CSA), qui a dévoilé les premiers chiffres concernant le temps de parole de chaque force politique en vue des élections départementales 2015, le Front National est largement favorisé. Sur les chaînes d’informations – seules chaînes à véritablement parler des prochaines élections – le FN a obtenu 44%(1er) du temps de parole sur I-Télé, 14%(3ème) sur BFM TV ou encore 55%(1er) sur LCI. Avec une telle présence dans les médias nationaux, pourquoi donc s’embêter à tracter et faire du porte à porte ?

Il faut dire que cela tombe plutôt bien pour Josette Gazu. Cette enseignante à la retraite pourra donc s’éviter les désagréments des aller-retour Montpellier – La Grande-Motte, ville où elle réside. Car si le Front National dit défendre les institution de proximité, les candidats eux sont souvent issus du parachutage. D’IMG_4922après son profil Facebook, cette mamie d’extrême droite 2.0 est une fan inconditionnelle de Boulevard Voltaire, le média de Robert Ménard, maire de Béziers. Si le 1er canton de Montpellier est un magnifique brassage d’origines et de confessions, il parait clair que Josette Gazu n’a pas le même amour que nous pour la différence.

Sur le réseau social, son mur est truffé d’amalgames, d’attaques gratuites et de volontés de diviser : « Quel pays! Le survol de Paris est interdit mais on ne peut neutraliser ces drones! Embauchons « American snipper » avant que les islamistes nous balancent des bombes, poisons, corans sur la tête! », ou « Oui, « Marre » du VIVRE ENSEMBLE IMPOSE! », « Enfin UN CHIFFRE (elle fait référence à un article nommé « Sept millions d’Algériens… mais trois millions d’immigrés en France ! », ndlr) qui parle pour souligner notre environnement découlant de l’immigration de masse! Il est temps de rééquilibrer la balance en faveur des « souchiens ». » Ou encore : « Bien sûr, la culture définit la véritable identité de toute nation. Tout aussi juste est la dénonciation de l’imposture multiculturaliste. MaisIMG_4938 depuis que la machine à décérébrer (la télé) a envahi l’espace mental des électeurs, comment défendre et soutenir la culture, si ce n’est par l’utilisation d’une autre machine, internet… » Pourtant nous avons pu le voir, c’est bien la télé qui déroule le tapis rouge au Front National et c’est cette même télé qui va permettre à Mme Gazu de rester chez elle durant la campagne et éviter de mettre les pieds dans les « banlieues devenues des zones de non droit sur notre territoire » comme elle le dit. Cela lui aurait pourtant fait du bien !

Le binôme de Josette Gazu sera sans doute assez « souchien » à son goût. En effet, Kévin Benezeth n’est pas nouveau dans la fachosphère héraultaise, il était même présent sur la liste municipale de France Jamet à la 34e place. Toutes et tous à vos télécommandes !

Cabeca – Vezinhet (PCF-PG) : un duo plus gauche que de gauche

Si Joël Vezinhet et Isabel Cabeca partent main dans la main ce n’est certainement pas tout sourire. Dans un document adressé aux membres de la coordination départementale du Parti de Gauche 34, Joël Vezinhet dit de sa camarade qu’elle est « plutôt un handicap qu’un atout ». L’humain d’abord mais visiblement pas partout et pas avec n’importe qui. Si une chose est sûre, c’est que Joël Vezinhet souhaitait à tout prix être candidat sur ce canton : « ma candidature est actée comme titulaire », « A part moi tout reste donc ouvert sur ce canton », écrit-il.  Pour asseoir sa « certaine légitimité », le co-secrétaire départemental du PG invoque sa présence à la « direction de la mairie de Grabels avec René » et son « implantation sur la Paillade ». Par « René » il faut comprendre René Revol, le maire de Grabels. Mais que fait donc Joël Vezinhet, non élu et à la retraite, à la direction de la mairie ? Nous lui souhaitons en tout cas d’être plus en accord avec les idées du Parti de Gauche au Conseil départemental que René Revol ne l’est à la Métropole. Une mission plutôt facile.

Isabel Cabeca n’est pas nouvelle dans la gauche dite radicale. Cette militante du Parti Communiste depuis 1970 était en 55e position sur la liste Front de Gauche (FDG) des dernières municipales menée par Muriel Ressiguier. Sa remplaçante, qui était 17e de la liste FDG, se nommait alors Marie-Elisabeth Valat. Elle s’est vue renommer en Marilise Valat à l’occasion des départementales. Serait-ce sa jumelle ? Cette enseignante retraitée est militante à Ensemble dans le quartier de la Paillade, si rien n’a changé là aussi. Le remplaçant de Joël Vézinhet, Khelifa Hamidat, est quant à lui membre de Citoyens Démocrates et Solidaires (CDS). L’occasion de se demander où est donc passé Affirmation Mouvement Citoyen (AMC), qui s’était, pour les municipales, allié au Front Gauche. Ce même Front de Gauche qui parait plus prompt à dégoter une étiquette citoyenne avant chaque élection qu’à tisser de véritables liens durables et sincères avec les citoyens.

Tichelikine – Bonhomme (DVG) : les repentis

Soraya Tichelikine qui avait d’abord été annoncée comme étant le binôme de Philippe Thinès par André Vezinhet en personne, va tout compte fait partir en campagne avec Julien Bonhomme. Celle qui d’après L’Agglo-Rieuse est « proche de l’association Justice pour le Petit-Bard » avait apporté son soutien à Philippe Saurel lors de la municipale. Aujourd’hui elle ne cesse de le répéter sur les réseaux sociaux : c’était une erreur. Avec Julien Bonhomme, ex-chargé de mission d’Hélène Mandroux, elle nous propose un petit retour dans le temps. C’est donc tout le staff de Mandroux qui ressort du placard. Pas sûr que cela fasse rêver.

 

Une fois encore, les habitants des quartiers populaires vont avoir droit au grand jeu sur les marchés du dimanche matin. Entre ceux qui se IMG_4880représentent depuis des lustres en changeant d’étiquette, les cumulards de la majorité municipale, une droite aux aguets et une gauche radicale en perdition, il n’est pas sûr que les électeurs apprécient une nouvelle louchée de cette soupe politicienne indigeste. Ces candidats à l’assaut des quartiers populaires risquent de se prendre un retour de bâton électoral.

 

10 réflexions sur “Canton 1 : À l’assaut des quartiers populaires !

  1. C’est une revue de presse et de tracts qui ne formule pas d’hypothèses. L’éclatement sur 4 candidats du PS dans son fief permettra-t-il son élimination des le 1er tour ? Le FG sera-t-il à nouveau au 2ème tour ? Le FN va-t-il percer dans ce canton populaire ? Avec un peu moins de gossip et plus de questions l’assaut aurait été réussi.

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      • Désolé mais j’ai donc été abusé par le titre et les propos de votre article. Toutefois, le « cens caché » sortira vainqueur mais est-ce une volonté des électeurs ou seulement un paradigme ? Entre faire des « paris hasardeux » et poser le débat sur la mobilité des votes, il y a place à une vraie discussion avant le 22 mars.

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  2. Danger, « Joël » VEZINHET revient !
    Revol le désormais célèbre caméléon politique de l’Hérault vient en toute discrétion de distribuer un tract de campagne pour les élections départementales titré; : Changez de VEZINHET !
    Ce tract entend dans son introduction vouloir jouer avec humour d’un homonymie sans lien de parenté.

    C’est également en 2008 que lors de l’entre deux tours de la campagne Revol pour son premier mandat à la Mairie de Grabels, avait été dans la même discrétion, diffusé un tract rose saumon intitulé « (André) VEZINHET soutient René REVOL.

    Trop de complots vraiment…

    XDeGAUCHE.

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  3. Finalement je craque et j’irai voter dimanche.
    Quand j’ai ouvert l’enveloppe contenant les professions de foi des candidats de mon canton et que j’ai découvert celle des fachos je me suis dit que non, décidément, je ne pouvais pas prendre le risque de laisser ces gens-là l’emporter aussi facilement.
    Alors certes le PG34 ou plutôt certains de ses membres notoires ont eu un comportement plus qu’inapproprié et décevant mais ce n’est pas une raison suffisante à mes yeux pour ouvrir une autoroute aux fascistes. Existe-t-il un seul parti politique dont certains de ses membres dirigeants ou influents n’aient jamais déçu au fil du temps ? Mes idées et mes idéaux restent les mêmes et à ce jour parmi les candidats qui se présentent, aucun ne s’en rapproche davantage que le Front de Gauche.
    Je voterai donc FDG dimanche en espérant pouvoir renouveler ce vote au second tour. Car là par contre, si le FDG n’est pas présent au second tour, je m’abstiendrai., même s’il m’en coûte. Voter et ne pas voter doivent avoir un sens aussi longtemps que les bulletins blancs ne seront pas validés et comptabilisés dans les résultats. Or pour le moment ils sont tout juste « comptés », rien de plus.
    Si on publiait les résultats non-plus en % des suffrages exprimés mais en % des électeurs inscrits, les gagnants péroreraient un peu moins et feraient preuve d’un peu plus d’humilité et peut-être de citoyenneté.
    Car ne nous y trompons pas, lorsqu’un candidat est élu avec 30% des voix sur 40% de participation, cela signifie bel et bien que 88% des électeurs inscrits n’ont PAS VOTÉ pour ce candidat et que seuls 12% l’ont plébiscité… Ça calme un peu quand même, non ?
    Alors quand des représentants désignés par même pas 12% de la population (si on considère que toute la population n’est pas inscrite sur les listes électorales bien que participant à la vie citoyenne) sont autorisés à prendre des décisions à la place du peuple pendant plusieurs années sans contrôle ni risque de révocation populaire, qui ose encore parler de « démocratie » ?….
    Non, le vote n’est pas la démocratie, mais il peut nous y conduire. Ne pas voter par contre a de grandes chances de ne nous mener nulle part si ce n’est à toujours plus de violence, celle des riches comme celle des pauvres.

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  4. « Pas de roses sans épines a décidé d’analyser et de décrypter la situation politique sur chacun de ces territoires électoraux, à commencer par le premier. »
    Où sont les analyses des cantons 4 et 5 ?

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